Les définitions officielles du dictionnaire sur la sexualité de groupe est assez lapidaire.
Voici ce que dit le petit Larousse 2008 :
Qui mène une vie dissolue* mais raffinée.
* Dissolu : dont les moeurs sont très relâchées; corrompu, dépravé.
Pratique de l'échange des partenaires sexuels entre deux ou plusieurs couples
Wikipédia nous donne nettement plus de détails. Voici leurs définitions sur les mots :
Le célèbre site Doctissimo propose aussi une définition assez complète de l'échangisme.
Voyez notre glossaire complet pour une définition de tous les termes utilisés em milieu échangiste.
Pour nous, une personne qui estime que le sexe est un plaisir dissociable de l'amour, et qui pratique ce plaisir avec d'autres adultes consentants, peut être considérée comme un(e) libertin(e).
On ne s'étiquette pas "libertin OUI/NON" ou "échangiste OUI/NON". Il existe d'infinies variations. Il y a un fossé entre l'évocation du fantasme de faire l'amour à trois et la pratique régulière du sexe en groupe !
Seriez-vous d'accord d'être étiqueté comme "couple échangiste" si, une seule fois dans votre vie, vous avez fait un "truc à trois" ?
N'est-ce pas violer ce qu'un couple a de plus personnel : son intimité ? En fait, les couples échangistes estiment que la sexualité est la fête des sens, et pensent qu'une joie partagée est aussi multipliée. Ils placent plutôt leur intimité au niveau de l'affection, de l'amour qu'ils éprouvent l'un pour l'autre.
Nous vous proposons un terme nouveau : le partagisme. Ce néologisme n'existe dans aucun dictionnaire, mais il représente à nos yeux, plus globalement, la sexualité de groupe que "libertinage" ou "échangisme".
La "conscience collective" de notre société définit le libertin/la libertine comme un(e) célibataire qui multiplie les relations sexuelles multipartenaires. D'un autre côté, l'échangiste est perçu comme synonyme "d'échangeur de partenaires mariés", comme du simple troc d'objets !
"Partagisme" comprend la notion de "partage des plaisirs". Que l'on partage sa sexualité à trois, quatre ou 50, on peut alors dire que l'on est plus ou moins "partagiste".
On peut aussi opposer "partagisme" et "exclusivité". Une sexualité qui ne se conçoit qu'à deux est dite "exclusive". Dès l'apparition d'une tierce personne (même si elle ne fait que regarder), nous parlerons alors de "partagisme".
Nous vous proposons la définition suivante :
Le terme "partagisme" étant nouveau, nous mélangerons les termes "libertinage", "échangisme" et "partagisme" tout au long de ce document.
NON, quoique... Dans "libertinage", il y a la notion de "liberté". Et quand on goûte à la liberté, il peut être difficile de revenir en arrière, de cloisonner à nouveau sa sexualité dans un cadre monogame.
Ceci est plutôt vrai pour les hommes, moins pour les femmes. L'immense majorité des libertines affirment que le partagisme est optionnel pour elles. Quasiment toutes les libertines célibataires affirment qu'elles n'auront aucun mal à rester fidèles si elles sont suffisamment amoureuses/satisfaites sexuellement.
C'est le cas de Souri qui, depuis notre rupture, a rencontré un homme qui n'est pas prêt à passer le pas du libertinage. Si étonnant que ça puisse paraître, elle peut se passer sans problème de partenaires multiples.
NON. Pourquoi donc "échangisme" rimerait-il avec "malaise de couple" ?
Si l'on apprécie un verre de vin avec son repas, cela cache-t-il forcément un problème d'alcoolisme ?
Il y a ici un jugement moral sans fondement : "pratiquer le partagisme" = "malaise à soigner". C'est aussi ridicule que de dire : "Cette fille est belle " donc "elle est idiote".
Il existe des couples qui tentent de se rabibocher via le partagisme, mais c'est une très mauvaise idée.
NON, quoique... Ce n'est pas ainsi que vous réglerez vos conflits internes. Par contre, ce peut être une arme puissante pour lutter contre la lassitude qui gangrène les couples à coups d'années.
Pas mal de couples d'échangistes ensembles depuis de longues années affirment que l'échangisme réaffirme/mûrit leur couple. Si l'échangisme ne soigne pas, en revanche il peut être salutaire pour maintenir un couple en bonne santé, tout comme le sport se pratique préventivement, et permet de garder son corps alerte.
NON. On dit d'une chose qu'elle est pervertie lorsque son utilisation est détournée et devient dangereuse. Par exemple, la société est pervertie par l'égoïsme. On parle également "d'effet pervers", comme l'effet secondaire non désiré d'un médicament.
La perversion contient un sens moral très fort. Rappelons que l'homosexualité est considérée, encore de nos jours, et même dans nos contrées, par certaines personnes et institutions comme une perversion, une maladie, un délit, voire un crime !
Ainsi, toute pratique sexuelle autre que l'acte consistant à se reproduire entre mari et femme sera toujours considérée comme une perversion par la frange morale la plus rigide de la population.
Il y a une marge entre "une fois par semaine, en missionnaire, dans le noir" et "pratiquer le partagisme chaque jour". Mais qui peut prétendre savoir ou se situe la frontière entre "normalité" et "perversion" ?
A la fellation ? La sodomie ? La présence d'un tiers ? L'utilisation de sextoys ?
NON. Personne n'est trompé. On trompe son monde quand on lui raconte des mensonges. Où est ici le mensonge ?
Voyez le chapitre "Partagisme et adultère : ne pas confondre" pour plus de détails
NON. Un vice est quelque chose de plus fort que soi : l'alcool, les drogues, la cigarette ou encore le jeu. Ce sont des pulsions obsessionnelles dont on ne peut pas se départir facilement, ou sans l'aide d'un tiers. On peut citer des cas "d'accros au sexe", mais ce sont des cas très isolés. Comparons plutôt le partagisme à un sport à sensation, tel que le parapente : un nouveau plaisir qu'on a envie de pratiquer, à son rythme. En phase de découverte, on peut avoir envie de multiplier les expériences, mais une autorégulation se met naturellement en place.
NON, pas sous nos latitudes. Toute activité sexuelle réalisée entre adultes consentants est autorisée par la loi, à l'exception de certaines pratiques extrêmes (Scatologie par exemple). La loi ne punit d'ailleurs plus l'adultère depuis pas mal d'années dans la plupart des pays.
Voyez le chapitre "Législation" pour plus de détails.
NON. Le partagisme étant une activité sexuelle censée n'être pratiquée qu'entre adultes consentants, ce n'est donc pas une activité sexuelle dommageable.
Par contre, la pédophilie ou le viol sont des activités aussi illégales que dommageables évidentes, ainsi que certaines pratiques extrêmes (SM très poussé, scatologie), car elles mettent la santé en danger.
NON, L'orientation sexuelle nous semble innée : on peut-être :
Ce sont des orientations. C'est en quelque sorte notre "identité sexuelle".
On peut aussi aimer les grands, les petits, les blondes, les rousses : ce sont des préférences.
Le partagisme est plutôt la découverte de nouveaux plaisirs. Une sexualité précoce peut prédisposer au partagisme, mais ce n'est pas obligatoire.
NON. Il ne s'agit pas d'un besoin, mais d'un plaisir, d'une envie (qui peut-être très forte, mais rarement au point de s'assimiler à un besoin).
Une personne âgée a BESOIN d'une canne pour marcher, mais nous n'avons pas BESOIN d'aller au cinéma : nous en avons juste (parfois très) ENVIE.
Pratiquer le libertinage n'est pas combler un manque, mais ajouter une activité, une expérience à sa vie.
Dire :
Masque souvent un certain dénigrement : nombre de gens sous-entendent ainsi qu'ils sont suffisamment "normaux" ou "épanouis" pour ne pas avoir BESOIN de "s'abaisser à pratiquer la sexualité de groupe".
NON, sauf exception. Lorsqu'on est obsédé par quelque chose, on ne peut penser à rien d'autre ! On peut être obsédé par un vice, son travail, la promotion, ou simplement par un bouton sur son visage, mais on n'est pas obsédé par le partagisme.
Par contre, vouloir à tout prix essayer le partagisme alors que son conjoint ne l'entend pas de cette oreille, peut dans ce cas devenir "obsessionnel".
A vrai dire, la morale fait de la plupart d'entre nous des obsédés sexuels dès qu'on manifeste un intérêt un peu supérieur à la moyenne pour la chose. Tous les hommes sont des obsédés, c'est bien connu :-)
NON Au début, puis PEUT-ÊTRE à la longue.
Les partagistes ne changent pas véritablement leur mode de vie courante : ils ajoutent simplement une activité de couple parmi les autres, comme le cinéma ou les vacances.
Une pratique régulière du partagisme à long terme pourra provoquer des changements d'habitudes au niveau du couple, et dans ce cas, on peut alors évoquer l'idée d'un nouveau "style de vie de couple/sexuel".
Les américains parlent de "lifestyle" lorsqu'ils évoquent l'échangisme.
OUI et NON.
OUI si vous pensez que le libertinage est la panacée universelle pour tous les problèmes sexuels de couple ;
NON si vous restez conscient que malgré l'immense attrait que peut représenter le partagisme, il reste une "parenthèse multi-sexuelle".
On peut revenir désabusé de l'échangisme, comme on est déçu de vacances pluvieuses, gardant l'amère impression que le partagisme n'a rien apporté de miraculeux. Ce risque existe si on l'aborde de mauvaise façon, trop rapidement, ou à l'aveuglette.
Si vous pénétrez dans ce monde de manière enthousiaste, consciente, respectueuse et réfléchie, il vous fera l'effet d'un bain de jouvence, et vous en retirerez une vraie satisfaction.
Mais croire que le partagisme est la solution "clés en main" d'une sexualité riche et épanouie est aussi utopique que d'imaginer qu'un couple monogame puisse garder sa sexualité exclusive, passionnée et comme neuve après des dizaines d'années de vie commune (vous en connaissez ? Oui ? ... Bravo, car ils sont rares !).
OUI et NON. Un fantasme est, par définition, non assouvi. Le partagisme est donc un fantasme (pour certains)... jusqu'au jour ou il se concrétise.
Il peut rester à l'état de fantasme si vous pouvez vous en passer. Mais si l'envie est vraiment forte chez les deux partenaires, ne vaut-il pas mieux l'assouvir ? L'avantage ? Vous connaîtrez de nouvelles sensations, de nouveaux milieux. L'inconvénient ? ... C'est un fantasme de moins, puisqu'il est vécu.
Tant que le partagisme reste à l'état de fantasme, vous ignorez comment vous réagirez en situation réelle.
Dans vos rêveries, les partenaires n'avaient peut-être pas de visage... Dans le monde réel, vous approchez des gens en chair et en os, avec leurs particularités physiques et mentales, leur voix, leurs défauts et leurs qualités.
Il y a fort peu de chance pour que cette réalité colle à s'y méprendre à votre fantasme ! Ce qui ne veut pas dire que ce soit moins bien : ce sera juste différent.
Voyez le chapitre "Passer du fantasme à la réalité" pour plus de détails.
OUI et NON. Dans la religion chrétienne (et d'autres), beaucoup d'hommes ont banni au nom de Dieu, toute forme de plaisir sexuel en dehors de celui qu'on peut éprouver avec son mari ou sa femme, dans le cadre du mariage, dans le but d'avoir des enfants.
Pour notre part, si Dieu existe, nous ne pensons pas qu'il va mal juger un acte tel que le libertinage, dans la mesure ou rien de mal n'est entrepris contre quiconque, que ce soit directement ou indirectement.
Voir le chapitre "Sexualité libre et religion : l'impossible juxtaposition ?" pour plus d'informations.
OUI. C'est même certainement un des sujets les plus tabous de notre société !
Demandez a quelqu'un de lambda combien il gagne, vous le mettrez mal à l'aise.
Demandez-lui ensuite comment il se lave, vous le ferez rougir.
Achevez-le en lui demandant s'il a déjà pratiqué l'échangisme, et il s'étouffera !
OUI. La morale réprouve d'ailleurs de manière générale tout comportement sexuel autre que le but de faire un enfant entre époux. Cette opposition à la morale oblige d'ailleurs des partagistes à ne pas crier leur émancipation sur les toits.
Mais n'est-ce pas délicieusement excitant de "transgresser" les interdits moraux ?
NON. La sexualité libre n'est pas un effet de mode mais une certaine "philosophie de la sexualité".
Selon les lieux et les époques, la sexualité plurielle revient sans cesse au goût du jour, avec des appellations différentes (bacchanales, orgies, partouzes, échangisme, ...).
Plus de détails dans le chapitre "Histoire et géographie du libertinage"
NON. La polygamie est plutôt un mode de vie culturel que sexuel.
Voyez le chapitre "Partagisme, polyamour et polygamie" pour plus de détails.
NON, Absolument pas. Un couple pratique le partagisme pour ajouter une fantaisie sexuelle à ses activités, rien de plus.
On peut ressentir plus ou moins de plaisir selon les partenaires, mais si l'on devait tomber amoureux de tout le monde, il y aurait de sérieuses questions à se poser sur la santé de son couple.
On peut toutefois se poser la question, car la sexualité est fortement associée à la notion d'amour.
En regardant de plus près, les hommes ne tombent pas amoureux des prostituées qu'ils côtoient, et les femmes n'éprouvent pas de sentiment autre que de l'excitation ou du désir lorsqu'elles participent à un spectacle de Chippendales. La part des choses entre "sentiments" et "excitation sexuelle" est normalement bien gérée.
On peut cependant avoir un coup de coeur, un feeling particulier avec telle ou telle personne, mais sans plus. Pratiquer le partagisme, c'est rechercher des émotions fortes, une sensualité nouvelle et torride. Les libertins installent donc naturellement une sorte de "distance émotionnelle" entre eux.
Nous pourrions débattre fort longtemps sur le sens du verbe "aimer". En français, il désigne tant de choses ! Ne trouvez-vous pas bizarre de pouvoir dire . "J'aime mon grand-père, ma femme et le gâteau du chocolat"... Je désire ma femme, un poste bien payé et perdre dix kilos.